Dans cette pièce ou histoire, légende et rituel magique sont intrinsèquement tissés, l’épopée mandingue de Soundjata, déroule et réactualise les contradictions sociopolitiques inhérentes à toute quête de pouvoir. Pour mieux appréhender les multiples facettes de ce conflit historique et épique le texte met directement en confrontation Soumaworo et Soundjata. Aussi bien par leurs paroles que par leurs actions, les deux adversaires sont magnifiés par les panégyriques de leurs griots et des griottes respectifs.

Aussi, tout au long du texte, parole et musique, agent rythmique et répondeur, geste et déclamation, permettent-ils à l’auteur de récréer de manière vivante le contexte de cette épopée, particulièrement le parcours historique et initiatique de Soundjata, unificateur et fondateur de l’empire du Mali au XIIIe siècle. La stature légendaire du Roi Lion, celui qui donna au griot le titre de maître de la parole et qui, aidé par la confrérie des chasseurs, proclama dans la Charte du Mandéen que :<< L’essence de l’esclavage est éteinte à partir de ce jour, d’un mur à l’autre, d’une frontière à l’autre du Mandéen>>, cette figure emblématique demeure bien vivante dans les récits des griots et griottes de l’Afrique de l’Ouest.

De nos jours, l’épopée mandingue considérée comme l’une des plus grandes traditions épique d’Afrique loin d’être confinée dans les oubliettes de l’histoire, est toujours réactualisée aussi par les griots—anciens et modernes –que des musiciens de jazz et d’opéra de diverses origines dans les amphithéâtres d’universités et sur les scènes internationales.